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Landvaettir visite de lieux énergétiques
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Landvaettir visite de lieux énergétiques
9 novembre 2018

Le menhir de Lahérie (Neufchâteau)

Menhir à Neufchâteau.

Le texte qui suit n'est pas de moi, mais d'un journaliste : Willy LASSANCE. Ce texte est renfermé dans un tableau vitré situé à droite du menhir.

La pittoresque histoire du mégalithe de Lahérie.
Curieuse terre que l'Ardenne ! On la savait riche d'histoire gallo-romaine et voilà qu'on lui découvre des origines plus lointaines encore. Oyez donc, bonnes gens...

Maurice Lefort, ancien fouilleur des Musées royaux d'Art et d'Histoire et bon connaisseur de notre préhistoire, eut un jour vent de l'existence d'un énorme bloc de quartz, d'une blancheur immaculée, qui gisait dans une pessière, à flanc de coteau de la colline qui domine, au septentrion, le hameau de Lahérie, proche du village de Longlier où la grande famille des Carolingiens possédait une villa de chasse.

C'est Marcel Pierret, un gars sympathique auquel l'Administration des Ponts et Chaussées venait d'offrir une modeste pension, qui lui vendit la mèche.
"- Il y a là", disait-il au Maurice, toutes écoutilles ouvertes, "one blantch' pîre (NDLR une pierre blanche) couchée dans les genêts et les petits sapins. Quand j'étais un bon marmot, mon grand-père m'y conduisait quelquefois, et pendant qu'il ramassait des ramilles, on me faisait asseoir d'autorité sur elle; l'pauv-viet (NDLR le pauvre vieux) disait alors d'un air sévère - bouge pas, mon gamin, sinon la fileuse qui vit là-dessous sera pas contente de savoir que tu désobéis et elle t'emportera dans sa retraite... - Pensez si j'avais peur. Je demeurais donc sagement assis sur ma pierre, inquiet au moindre bruit... Encore ass't'heûre, hein (NDLR encore à cette heure) ! Maurice, im'semb' (NDLR il me semble) toujours voir bouger onn'saqwè (NDLR quelque chose) quand je viens dans ce coin."

Un beau matin inondé de soleil printanier, les deux amis s'en furent à la recherche de la pierre "enchantée". Ils étaient accompagnés de M. le Juge Pierre Ghislain, haut protecteur du patrimoine local et qui était de toutes les sorties du Cercle de Folklore et d'Histoire du pays de Neufchâteau. Ils empruntèrent d'abord, un peu essoufflés, le chemin raviné qui menait là-haut, au bout des ornières, œuvre conjuguée des siècles et des hommes. Dans les épicéas aux branches traîtresses, un sentier les conduisit vers une pente en accélération continue où les ronces et genêts constituaient un piège permanent. Enfin, ils l'aperçurent, leur neigeuse trouvaille, ruisselante de soleil comme une cîme alpestre.

Maurice Lefort eut tôt fait de jauger la pierre : "- Oui, Marcel, c'est certainement un mégalithe... Regarde, on l'a même épointé ! " Un moment, les deux compères demeurèrent silencieux, contemplant pensifs et presque émus, cet imposant témoin d'un passé tellement lointain et à ce point différent de notre époque (NDLR 1970) que sa seule évocation fait naître la nostalgie d'un paradis perdu.

Rapidement, la nouvelle s'en répandit dans le pays de Neufchâteau. Un ou deux journalistes avaient même osé affronter les embûches du terrain pour aller photographier le monolithe et en esquisser une description romantique : signe phallique, pierre de sacrifice ou de fécondité... Bref, l'éternelle question dont on sait qu'elle est sans réponse...

Deux autres amateurs étaient entretemps venus confirmer l'authenticité préhistorique du "menhir de Lahérie", au vu de certains indices qui leur étaient apparus comme hautement significatifs.

La pierre n'était pas isolée. Dans un rayon de cinq kilomètres, on devait faire d'autres découvertes - et notamment celle d'une pierre évaluée à un poids supérieur à huit tonnes. Les gens du pays qui cultivent cette terre ingrate des hauts d'Ardenne depuis des millénaires, avaient eux aussi conservé le souvenir de certains blocs fichés dans le sol... mais la plupart avaient été réduits en fragments et dispersés aux quatre vents du hasard.


On fit de curieux rapprochements : chemins, tombelles, lieux-dits suggestifs, anciennes pierres levées, légendes, objets antiques, attestaient de la présence d'une civilisation culturelle dont l'écho était jusqu'ici resté enfoui dans des relations confidentielles d'un certain mandarinat archéologique confiné à des palabres entre "savants" d'un autre âge. Mais n'anticipons pas, notre dessein n'est pas aux révélations mais celui d'éclairer le cheminement d'une découverte qui, pour modeste qu'elle soit, n'en a pas moins son poids d'histoire et sa valeur intrinsèque.

Mais faute d'imagination et de persévérance on a minimisé l'importance et le nombre de pierres intentionnellement dressées. Dans un fascicule universitaire français, consacré aux dolmens et menhirs et récemment édité dans la collection "Que Sais-je", on peut lire avec ahurissement qu'il n'existait pratiquement en Belgique que trois monuments mégalithiques : Jambes, Oppagne et Solwaster... Et pour illustrer cet exemple, la carte occidentale des mégalithes n'y fait même pas figurer notre pays ! Il est vrai d'ajouter qu'aucun recensement n'a jamais été fait en Belgique et qu'il y a encore tant de scepticisme dans le monde de l'archéologie d'aujourd'hui.

Que dire des palabres nombreuses suscitées par le projet de transfert du menhir de Lahérie à Neufchâteau ? La bourgeoisie de la ville ne cachait pas son mépris pour ce caillou sans intérêt. Mais un homme de bon sens, de ce bon sens populaire agréable à rencontrer, M. Yvon Nieles, Président du Comité des Fêtes du Faubourg, avait dit oui et s'entêta comme un abrupt Ardennais qu'il était. Le transport fut décidé coûte que coûte. Ce ne fut pas une mince affaire, mais le temps chaud et sec de cette fin d'été 1970 facilita tous les accès au véhicule chargé de l'enlèvement.

Le faubourg de Neufchâteau connut véritablement des heures de liesse populaire au moment où les quatre tonnes de quartz étaient plantées dans le sol chestrolais. L'inauguration de l'impressionnant mégalithe s'est faite le 3 octobre dernier en présence d'une foule d'autorités. Une demi-douzaine d'amis, porteurs de la foi qui soulève les poids les plus considérables étaient là, entourant leur pierre, modestes et heureux : une nouvelle page d'histoire commençait ...

Texte de Willy LASSANCE écrit en 1970

549971819

 

Au pied du menhir, superbe pierre blanche autrefois aiguille de pureté dressée dans les bruyères et les genêts verts, une plaque commémorative du déplacement. En effet, les hommes n'ont pas hésité à amener un camion dépanneuse sur place sur la colline, et ensuite à la ramener dans le quartier de Neufchâteau bas. Quelques photos de l'enlèvement hors de son site figurent dans le tableau vitré.


Qu'est-ce que j'en pense ? Que du mal ! Pourquoi avoir déplacé ce témoin de notre passé ? Que sont devenues les autres pierres ? Lahérie faisait-il partie d'un complexe mégalithique dédié au soleil ? Pour un calendrier ? Ou un "chemin des morts" balisé par les pierres qui transmettent l'énergie pour élever plus vite l'âme vers les dieux et déesses ?


Bien évidemment, comme le menhir n'est plus à sa place d'origine, il n'émane plus aucune radiation vive, si ce n'est une "mémoire de la pierre" malheureusement insignifiante.


Exceptionnellement à mon principe de ne pas dévoiler précisément la localisation du site, je dirai que cette pierre levée est située à Neufchâteau dans le bas de la commune, au lieu-dit "faubourg". Un fléchage indique même "menhir".

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