La chapelle de Drüggel lieu initiatique
NDLR : Les chapiteaux. Chacun une figure différente. Beaucoup ont des arbres ou des symboles de dualité.
Le point central de la chapelle est formé par deux puissants piliers trapus, arrondis avec deux autres colonnes arrondies ; ces dernières avec des socles et des chapiteaux.
Autour de ce noyau, qui est couvert par le haut, se forment deux déambulatoires circulaires ordonnés de manière symétrique, séparés par douze colonnes avec socle et chapiteaux riches en sculptures d'art.
Tandis que le chemin du cercle intérieur fut construit avec des voûtes d'argile, le chemin du cercle extérieur montre des voûtes burinées. Les figures, les ornements et les représentations géométriques des élégants chapiteaux cubiques sont dessinés différents.
Toutes les bases dessinent pour ce temps des années 1200 une feuille d'angle typique.
Le corps du bâtiment porte un toit pyramidal, qui est embelli par un cavalier de toiture baroque octogonal. Les façades extérieures plates des murs de grès sont passées au crépis blanc et montrent des petites fenêtres arrondies ordonnées de manière irrégulière.
La chapelle de Drüggel appartient à la paroisse St Pankratius (Saint Pancrace) à Körbecke. Elle est ouvrage majeur du patrimoine classé avec entières obligations de construction du Land Nordrhein-Westfalen, représenté par le Président du gouvernement du Land à Arnsberg et par le Service du Patrimoine de Soest.
Sous la direction de cette administration, on a entrepris en 1969/1970 une volumineuse sécurisation statique et une restauration de la chapelle. Les barres de traction d'ancrage en acier disponibles dans les voûtes ont été enlevées, pour ne pas déranger l'architecture sacrée.
Comme compromis, on a installé un anneau de traction en béton armé, qui absorbe la poussée des voûtes. La charpente en bois fut retravaillée par la mise en place de voliges stabilisatrice complémentaires.
Les maçonneries humides réclamaient d'urgence un assèchement, pour attacher par dessous le crépis, lui éviter d'autres dégâts ainsi qu'aux fragments de fresques peintes. Pour cette raison, on a isolé et conçu un anneau de drainage.
Après l'exécution de la stabilisation , on a cherché à restaurer l'ensemble de l'intérieur. En-dessous de peintures plus récentes, on découvrit des grosses parties conservées du crépis roman avec du lait de chaux coloré et des restes du concept de la première coloration du local.
Si on est resté longtemps dans le doute à savoir si l'abside avait été complétée plus tard, on en était maintenant convaincu, suite à cette recherche, que l'abside était contemporaine de la naissance du bâtiment central.
Sur une illustration d'un livre édité en 1899, il est visible que dans le secteur sud de cette abside, existait une porte d'entrée qui a dû exister de manière provisoire. A sa place se trouve de nos jours une fenêtre. Lors des recherches, on a débouché au sommet de l'abside un occulus, et on l'a rénové.
Les murs intérieurs furent à nouveaux badigeonnés de chaux, et les aspérités du mur retaillées après le badigeonnage, comme c'est typique dans l'architecture romane sacrée et aussi dans des églises de Soest et environs.
De la peinture d'origine ou plus tardive, seul un fragment mural est conservé. On rencontre la même histoire avec un médaillon au sommet de l'abside. Les croix apostoliques tracées sur les murs seraient datées de plus tard.
Deux pièces d'ameublement enrichissant la chapelle sont à prendre avec grande considération : un coffre roman et une statue d'autel.
Après des recherches dendrochronologiques en 1970, on a pu déterminer la date du coffre à 1172. Le coffre, fabriqué hors d'un tronc de chêne, a une longueur de 188 cm, une largeur de 58 cm, et un hauteur de 53 cm.
La statue d'autel date la période vers 1750, avec la représentation de la mise au tombeau du Christ. Quand et d'où vient cette statue, est difficile à découvrir. Elle appartiendrait à un petit ensemble posé sur l'autel, qui pour des raisons liturgiques ce cette époque, n'a pu être remis en place
Quant aux raisons de la construction de cette chapelle, on s'interroge encore ; elle pourrait être une représentation du « Tombeau du Saint Sépulchre » ou un lieu de culte et d'offrandes païen qu'on a voulu faire disparaître. L'énigme continue.