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Landvaettir visite de lieux énergétiques
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Landvaettir visite de lieux énergétiques
29 décembre 2018

Saint Mort, Sainte Begge, les mégalithes

Voici un petit tumulus où naît une source qui descend vers Andennelle. Et c'est pas loin de St Mort.

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Lors de la procession de la statue de St Mort, les pèlerins, et surtout les porteurs, s'arrêtent à une source dans le village de Haillot, au sud de la chapelle. Le chemin de pèlerinage est bien différent de ce qui existait auparavant, car le chemin est devenu plus court, tout comme a rétréci le groupe de suivants.


Ici c'est la source du Reposoir St Pierre. Lorsque j'ai vu le matériau de la potale, je n'ai pu m'empêcher de penser à un menhir qui aurait été converti en borne catholique. Création de ce reposoir pour la procession St Mort en 1847 ainsi que l'atteste un petit panneau.
Le lieu est habité aussi... Et pas seulement par les voisins de la ferme d'à côté !

2012374693_1Voici un arbre gardien de la source. Un magnifique saule. Et dedans vit un esprit de la nature qui veille aussi sur la source.

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La grande pitié des mégalithes.

Du site mégalithique de Coutisse, hors le menhir sous l'autel Saint-Mort, il ne reste que la Pierre du Diable, couchée le long d'un sentier à quinze-cents pas au midi, pas loin du Gros-Hêtre. Et le souvenir d'un autre à une distance égale vers le couchant, au lieu-dit Vieux-Tauve, qui passait pour être le bâton en tau ou tauve du vieil ermite. Quant au reste de l'ensemble, peut-être est-il simplement enterré. D'utiles indications seraient alors à chercher dans des chapelles voisines ou statues comme celles de Pierre le bien nommé, du diacre Etienne tué à coups de pierres, de Begge et d'Orbie, sa mystérieuse dame de compagnie qu'un diable, le même qui importunait la bruxelloise Gudule, pourchassait en tentant de souffler la lanterne qu'elle allait jadis promener au petit jour, du côté de l'ermitage et des pierres disparues.


Contrairement à l'opinion courante en effet, nos menhirs et dolmens ont d'une manière générale survécu aux capitulaires mérovingiens et carolingiens. Leur sauvetage serait même paradoxalement dû aux édits lancés contre eux, soit qu'ils s'en trouvèrent christianisés, soit qu'une attribution au Diable leur ait assuré – et c'était sans doute ce qu'on avait espéré – une protection tout aussi efficace. Pour ce qui est de la destruction de ces pierres, on la doit hélas pour une bonne part aux... idées matérialistes et positivistes du dernier siècle !


L'ouverture de la chasse aux mégalithes coïncide , il fallait s'y attendre, avec la suppression par la Convention des abbayes bénédictines. En même temps qu'on transformait celles-ci en carrières, les autres se voyaient comme la Pierre-qui-tourne de Spy, débités pour paver les routes impériales.

Entre 1840 et 1860, deux des trois Zeupires de Gozée subirent le même sort, suivis du Cheval-de-Pierre de Thuillies et de l'énorme Pierre-du-Diable de Clermont, dont on ne fit pas moins de trois mille pavés.

En 1825 à Thy-le-Baudouin, une autre Pierre-du-Diable partit servir de fond à un haut-fourneau. A Jambes, cinq ans plus tôt, le brasseur namurois Xavier Gérard qui avait acheté la taverne du courrier Mougni, concassa pour en réparer les murs de sa grange, le grand dolmen qui avait tant excité l'intérêt du juge Vaugeois et de l'académie celtique de Paris...


L'atavisme n'est pas un vain mot. En 1877, l'arrière-petit-neveu de ce Gérard, curé à Roly et voulant conjurer le Diable, détruit à son tour un dolmen pour en faire une grotte à la Vierge. Son confrère de Landelies un peu plus tôt, avait dépensé moins de sueur en laissant au chemin de fer le soin de dynamiter son Ridcul.

Les monolithes de Dailly et d'Oreye gênaient les labours ? Ils disparurent sans la moindre trace, avec ceux de Bouffioulx et de Presles. Et voici deux ans à peine qu'à Lanaye, un entrepreneur liégeois pour le plaisir, a livré la roche vénérable dite l'Homme-de-pierre, aux chauffeurs de ses pelles mécaniques qui n'en avaient que foutre de notre patrimoine !


Mais le plus grave est que les préhistoriens, ne voulant pas être en reste, ont prétendu comme à Maestricht, déménager les pierres dans des jardins de musées où elles ont perdu toute raison d'exister. On peut même admirer dans le parc de Jehay un menhir replacé tête en bas, sur un socle en béton.

Et ceux d'Hasselt en 1928, n'ont pas hésité à employer les éléments d'un cromlech, déjà amené de Diepenbeek, pour élever un monument à un trouvère qui n'en demandait pas tant. Puis il y a ces galgals, espèce rare de pyramides en pierres sèches qu'on voyait à Gerpinnes et à Roly. Les premiers furent arasés par un cultivateur, les autres éventrés par le service des fouilles, avant d'être abandonnés, les galets dispersés, irrémédiablement saccagés !


Le sort enfin se met parfois de la partie. A preuve cette matinée du 28 juillet 1979 où je voulus à Huy, prendre avec mon équipe les derniers clichés des ex-voto naïfs qui garnissaient la pierre de Saint Mort. Je poussais sans méfiance la porte du transept où le monument se trouvait quand, brusquement, un nuage de poussière me cingla le visage. Quelques secondes plus tôt, la voûte de l'église s'était effondrée d'un bloc, écrasant le reliquaire...
Nous l'avions échappé belle ! Il s'en était fallu d'un instant. Mais le tombeau du saint, qui avait jusque là franchi les siècles sans dommage, sera-t-il rétabli ? Et me sera-t-il permis d'y venir un jour déposer les sept poussins de tissu capables d'indiquer à d'autres après moi, la route de l'Ourse ? Une piste qui depuis cinq millénaires au moins, est aussi celle de la Connaissance.

(Extrait d'un livre de Paul Saint Hilaire, Liège et Meuse mystérieux)

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La chapelle de Ste Orbie, la mystérieuse dame de compagnie qu'un diable, le même qui importunait la bruxelloise Gudule, pourchassait en tentant de souffler la lanterne qu'elle allait jadis promener au petit jour, du côté de l'ermitage et des pierres disparues. Assez curieusement, Orbie servante de Gudule, soeur de Begge (Begga à l'époque).
Voici la chapelle.

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Texte en partie inspiré de Paul St Hilaire "Liège et Meuse mystérieux".

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